Marier, Bernard (2004). Rapport de recherche. Les jeunes en centres jeunesse prennent la parole! Conseil permanent de la jeunesse (Juillet 2004). [Rapport de recherche]
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Résumé
(...) Les cent jeunes rencontrés par le CPJ ont généreusement témoigné pendant de nombreuses minutes, et parfois de longues heures. Il est donc normal que leurs propos soient ici rapportés, non seulement de la façon la plus fidèle possible, mais en suivant également le cheminement emprunté. L'entrevue étant de nature semi-dirigée, il fut loisible à chaque personne rencontrée d'orienter ses propos en fonction de sa propre perception des événements ayant marqué une partie de sa jeunesse. D'entrée de jeu, la plupart des bénéficiaires actuels ou anciens des centres jeunesse ont exposé les motifs de leur prise en charge par les centres jeunesse avant de se prononcer, de façon générale, sur cette période de leur vie. Ils ont ainsi déclaré : Pour moi, les centres jeunesse c'est... Sur ces mots s'ouvre ce cahier de confidences provenant de ceux et de celles qui ont vécu en famille d'accueil ou en ressource de réadaptation. Les jeunes qualifient le milieu substitut de propice au développement ou à la régression; ils considèrent leur famille d'accueil comme leur propre famille ou comme une entreprise; le centre d'accueil apparaît comme un lieu de ressourcement ou une prison... Alors que bon nombre d'entre eux se demandent s'ils étaient à la bonne place, ils dénoncent presque unanimement l'aspect artificiel de ces lieux. Chose certaine, dès ce premier chapitre, le lecteur est à même de constater que le jeune en milieu de vie substitut ou ayant connu une forme de prise en charge nécessitant le retrait de son milieu naturel n'hésite pas à se prononcer sur l'institution qui a veillé sur lui quelque temps durant son adolescence. Une fois la discussion lancée, ces jeunes ont parlé de leurs intervenants. Que de monde! se sont-ils exclamés. Oui, de nombreuses personnes sont en fonction auprès des jeunes en difficulté : travailleurs sociaux, psychoéducateurs, psychologues, professeurs, avocats, gardiens, stagiaires et administrateurs. S'ils reconnaissent que le nombre y est, ils doutent parfois de la disponibilité ou de l'intérêt de ces personnes à leur égard. Ils s'interrogent franchement sur leur possibilité de participer aux décisions qui les concernent et ils estiment parfois que leurs parents sont laissés pour compte dans ce processus. Ils aiment, sont indifférents ou détestent franchement ceux et celles qui font partie de leur quotidien; les jeunes expliquent pourquoi. Mais unanimement, ils dénoncent cette mobilité du personnel qui semble être devenue la norme dans ces milieux substituts qui, en principe, doivent projeter une image de stabilité aux jeunes en difficulté. Ils sont tannés de toujours recommencer leur histoire et ne savent plus à quel tuteur s'arrimer. C'est ce que les jeunes de centres jeunesse racontent dans le deuxième chapitre. J'étais pas tout seul dans cette situation. Il y a en effet les colocs, les chums ou tout simplement les autres de l'unité de vie. Le troisième chapitre leur est consacré. À l'origine, le CPJ voulait entendre les jeunes parler de mixité en centre jeunesse. Et l'on en a parlé! Il s'agit de cette cohabitation entre les «PJ» et les «JC», les premiers étant soumis à la Loi sur la protection de la jeunesse et les seconds, à la Loi sur les jeunes contrevenants. Que de relations à établir entre ces catégories de jeunes partageant le même milieu substitut, que d'influences et d'apprentissages à faire ont déclaré les jeunes. Mais cette caractéristique, abordée d'abord parallèlement aux motifs de la prise en charge par les centres jeunesse, fut bien vite reprise par les jeunes qui ont voulu s'exprimer sur les relations garçons et filles, sur les problèmes causés par la présence de bénéficiaires beaucoup plus jeunes que l'ensemble du groupe, sur les irritants, parfois sérieux, occasionnés par la présence dans l'unité de jeunes avec des problèmes multiples ou sur le racisme pouvant survenir au contact de membres d'une communauté culturelle ou ethnique autre que la leur. Ces contacts multiples avec une clientèle hétérogène indisposent et même font souffrir les bénéficiaires des centres jeunesse de même que les anciens pensionnaires de ressources d'accueil. Le dernier chapitre, finalement, traite de la sortie des centres jeunesse qui s'effectue bien souvent après de nombreux détours. Comment pourrait-il en être autrement puisqu'on finit toujours par s'en sortir? Tannés d'être trimballés, les jeunes ont hâte de quitter les centres jeunesse. Voilà qui en dit long! On dénonce vertement ces transferts incessants et inconsidérés de milieu substitut en milieu substitut, transferts qu'il est possible de comparer aux nombreux déplacements des membres du personnel. Une fois de plus, on trouve que la stabilité prend un dur coup et on identifie facilement les séquelles de ces nombreux déracinements dans la vie adulte. Mais l'âge de la majorité arrive et on quitte le centre jeunesse. Eston préparé à affronter la vie et à s'intégrer à la société d'où on fut parfois trop longtemps retranché? Peu ou, plus souvent, pas du tout. Lisons le discours des jeunes à cet égard et écoutons-les évaluer, parfois laconiquement, leur passage en centre jeunesse. Pour eux, ces années de retrait en famille d'accueil ou en ressources : ce fut positif, ça rempire! ou ça dépend de toi. (...)
Type de document: | Rapport de recherche |
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Mots-clés libres: | Les jeunes en centres jeunesse |
Déposé par: | Coordonnateur OQL |
Date de dépôt: | 06 juin 2012 13:26 |
Dernière modification: | 13 juin 2012 17:42 |
URI: | https://bel.uqtr.ca/id/eprint/1394 |
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